Né à Cannes, Grégory BERBEN est un artiste autodidacte au parcours singulier. Après une carrière professionnelle d’une douzaine d’années dans le milieu sportif, il décide, à l’été 2009, de se consacrer pleinement à sa véritable passion : l’art.
Ses créations, vibrantes, explosives et intenses, voyagent désormais à travers le monde.
Grégory BERBEN puise son inspiration dans la rue, les journaux et le quotidien qu’il saisit comme des éclats de vie. Il redonne une nouvelle existence à de vieilles affiches urbaines qu’il découpe, déchire et assemble en collages originaux, véritables puzzles d’images et de mots. Le résultat : des toiles colorées, lumineuses et ludiques, où un joyeux désordre ordonné invite à la contemplation et au dialogue.
Son travail, minutieux et foisonnant, mêle acrylique, collage et marqueurs. Chaque œuvre devient une invitation à rêver, un terrain de jeu où les images parlent d’elles-mêmes, interpellent le spectateur et l’incitent à chercher du sens, à aller plus loin.
Toujours en quête d’innovation, l’artiste explore différents univers et séries :
• « Un Autre Regard », collages à l’esthétique géométrique et aux influences scandinaves,
• Les monochromes « Ocean »,
• Les peintures « Brainstorming » et « Chemins de Vie »,
• Le projet « Couvre-Feu », qui recycle de vieilles télévisions et ordinateurs en véritables œuvres d’art.
Installé depuis 2015 dans son atelier du quartier historique du Suquet à Cannes, il bénéficie du soutien de sa ville natale.
En 2023, Grégory BERBEN lance un nouveau projet d’envergure : « Histoires de Vie », en collaboration avec l’artiste colombien John Mejia. Cette série rend hommage à des femmes et des hommes au parcours extraordinaire, souvent marqué par l’épreuve, mais toujours empreint de combativité, de force et de résilience. Les premières expositions ont débutés en février 2025 ( Cannes, Salon de Provence, Grasse, Saint-Raphaël…)
Série « TRANCHES DE VIE »
Entre les répétitions et les ruptures fragmentaires, la trace d’une existence qui se déroule comme un électrocardiogramme chromatique.
Alternance de routines rassurantes et de précipités d’événements multicolores. Le rythme d’une vie et ses marqueurs.
Les éclats de couleurs que l’artiste a contourés au marqueur, comme pour en marquer la trace mnésique avant qu’ils ne s’évanouissent dans le fil du temps…
Série « OCEAN »
Saisir un instantané du mouvement par son jeu d’ombres et lumières, entre le superficiel scintillant et la profondeur abyssale.
Vagues en suspension, quelque part entre le geste déterminé de l’artiste et l’aléatoire de l’état liquide. Forme contingente.
Sans artifice de sculpture : l’artiste n’utilise que la matière fluide de la peinture, par un patient travail de sédimentation. Flux et reflux.
Incroyable surgissement de lumière éclatante depuis ces monochromes noirs.
Oeuvre : « PHILOSOPHY » ( 162 x 114 cm – Année 2017 )
Évidemment cette œuvre « Philosophy », de la série « Codes-Barres » de l’artiste Gregory Berben, m’interroge : est-ce à dire que la philosophie est notre marqueur indélébile, notre socle, humains – êtres civilisés aliénés au langage et composant avec ses apories dans notre rapport au monde?
Est-ce à dire quelque chose de notre contemporain gagné par l’ordre numérique et le fétichisme du chiffre qui disqualifie la fiction et la pensée ? Est-ce à conjurer la marchandisation qui s’étend à tout champ? Philosophie des Lumières et cette controverse : Enlightment ou Aufklarung ? Libéralisme économique ou libéralisme politique? Adam Smith : « Tout a un prix » ou Emmanuel Kant : « Tout a ou bien un prix ou bien une dignité ». L’art, cette question humaine qui insiste.
Oeuvre : « URBAN MOOD » ( 120 x 120 cm – Année 2017 )
Les collages sur couches de peinture de Grégory Berben à partir d’un matériau vivant : les affiches recueillies sur ces panneaux « libre d’afficher » qui jalonnent les rues. Ces affiches publicitaires à prétention graphique, marques de la culture reproductible, industrialisée, c’est la main libre de l’artiste qui va les détourner pour les réinscrire dans l’Art et rappeler la singularité de l’œuvre créatrice.
A l’heure où la logique marchande a imprégné la culture, où le spectacle tend à évincer l’Art, où domine le naturalisme rassurant de la démonstration, la marchandise- fétiche occupe la place d’un vide son soutenu. Et c’est cette place du vide, de l’irréductible incomplétude de l’être humain – dimension tragique de l’existence – qui est rendue dans le travail de Grégory Berben. Car de cette stratification, de cette superposition de fragments – la décomposition à l’œuvre – de cette saturation par le collage, émerge un « reste » : l’essentiel, un mot, un visage, ce qui résiste comme insaisissable.
En dépit de ces suraccumulations désespérées qui caractérisent notre modernité, quelque chose toujours, inéluctablement, « ne colle pas ». Et c’est précisément cette part qui échappe qui est dévoilée par le travail de l’artiste. Une non-construction qui ouvre une exploration sans fin de la complexité d’un monde fragmentaire. La vie tissée d’événements qui surgissent comme autant de fragments désordonnés, qui ne s’agencent jamais que dans l’histoire – cette esthétique des strates – que chacun, singulièrement, se raconte.